Depuis une trentaine d’années, Toronto, métropole équivalente en taille à la métropole parisienne mais différente par son organisation, a connu de nombreuses expériences et réalisations agricoles au sein de son tissu urbain.

La Chaire a choisi de capitaliser sur ces expériences.

Intervenants : Joe Nasr, Ran Goel, Jane Hayes et Rhonda Teitel-Payne

Les expériences d’agriculture urbaine à Toronto sont éclairant pour les situations grandes parisiennes ou franciliennes car elles s’adressent à des enjeux équivalents : elles sont ne sont pas nées d’un programme global et planificateur à l’échelle métropolitaine mais d’une multitude d’actions qui ont incrémenté les lieux de production et de valorisation agricoles au sein de la fabrique urbaine même. A l’occasion de grands projets d’aménagement, des fermes de plusieurs hectares sont installés. Dans les opérations immobilières, les terrasses et toitures sont programmées pour accueillir des productions adaptées. Dans les interstices de réhabilitations ou de rénovations urbaines, les espaces de pleine-terre sont investis par des réseaux de producteurs agricoles professionnels ou amateurs. Une finalité commune se retrouve dans les intentions d’agriculture dans l’aménagement du Grand Paris : remettre du lien entre les citadins métropolitains et leur environnement agricole, participer à leur donner accès à des aliments sains et de qualité qu’ils soient aisés ou plus modestes, sensibilisés ou pas aux enjeux sanitaires et écologiques de l’alimentation.

Les exemples de Toronto sont nombreux et éclairés par les travaux de chercheurs et d’experts mobilisés pour les présenter au sein des travaux de la Chaire. Ces travaux font l’objet d’une capitalisation sous la forme d’un livre en cours de préparation.

La ferme de Downsview park à Toronto a été mise en place dans le cadre de ce grand projet urbain développé dans la banlieue de la métropole de plus de 8 millions d’habitants. Le projet concerne 328 hectares et vise l’accueil de 110 000 habitants dans 60 000 logements et 7 000 emplois. La ferme adopte le statut d’une entreprise, Fresh City Farms, qui choisit de s’appuyer sur l’hectare de terres réservées à l’agriculture pour constituer et animer un réseau de producteurs, de transformateurs et de distributeurs à l’échelle de la métropole. L’expérience fonctionne depuis 2008 en s’adaptant aux changements du projet d’aménagement et au contexte socio-économique local.

Les Community gardens de Regent Park à Toronto ont été créés par les habitants de cette cité d’habitat social située au cœur de la métropole. Ils ont été particulièrement utiles pour apporter un appui alimentaire et social aux habitants dès les années 1970. Le projet de rénovation qui concerne l’ensemble du périmètre et ses 28 ha vise à revitaliser l’ensemble tout en gardant le caractère social et inclusif. Il a été choisi de maintenir ou de reconstituer ces jardins productifs au sein du projet de renouvellement, dans le parc urbain, en pieds d’immeubles et sur les toits.