
La production du logement en contexte grand parisien pose différentes questions que la Chaire traite depuis 2019 sous la conduite de Jean-Claude Driant (2019-2022) puis de Claire Carriou (depuis l’été 2022).
Plusieurs dispositifs de travail (mémoires et ateliers étudiants, séminaires acteurs-chercheurs, …) ont été réalisés en 2019-21 pour réfléchir aux enjeux de densification de la production du logement en grande couronne francilienne.
Pour observer les dynamiques de développement du logement en contexte d’aménagement métropolitain, la Chaire Aménager le Grand Paris s’est concentrée sur 3 sujets :
Les modalités du développement des logements locatifs intermédiaires en lien avec l’aménagement métropolitain (quartiers de gares notamment) et la forte demande pour un habitat abordable
La Chaire a organisé le 23 janvier 2020 pour ses membres et partenaires, le premier séminaire sur le logement locatif intermédiaire. Les participants ont partagé collectivement leur expérience de ce nouveau produit immobilier, qui constitue une offre intermédiaire entre le marché marché traditionnel et le logement social. L’objectif était notamment d’établir les dynamiques géographiques, institutionnelles et marchandes du logement locatif intermédiaire.
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Séminaire sur le logement locatif (compte rendu)
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La diversification de l’offre de logement dans les quartiers prioritaires de renouvellement urbain
La loi sur le Grand Paris de 2010 fixe l’objectif de produire 70 000 nouveaux logements par an en Île-de-France, dont la moitié dans la Grande Couronne selon les documents de planification.
Plusieurs travaux récents ont montré l’opposition des habitants et/ou des élus des territoires périurbains et ruraux à des projets de densification résidentielle, et le surcoût engendré par les opérations de densification résidentielle par rapport à des projets en étalement urbain. Or la formalisation de l’objectif ZAN (Zéro Artificialisation Nette) dans la loi Climat, adoptée en août 2021, contraint encore ces objectifs de construction en compliquant l’équation économique. En effet, les constructeurs diminuent leurs recettes en ciblant des marchés détendus, et/ou augmentent leurs frais de dépollution s’ils réinvestissent des espaces déjà artificialisés comme les friches. Comment la production de logements peut-elle alors atterrir (géographiquement & économiquement) dans ces eaux troubles ?
Le postdoctorat mené par Aurélie Landon depuis février 2022 vise à explorer ces contraintes et possibilités en tension. Son travail s’articule autour de trois volets.
- Le premier est la réalisation d’un bilan territorialisé de la densification résidentielle en Grande Couronne avec des « zooms » sur des études de cas. Ce travail donne lieu à la publication d’une première synthèse en novembre 2022 :
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Synthèse : Production de logements locatifs en grande couronne : mission impossible ?
Cliquer ici- Le second volet consiste à analyser la controverse autour du ZAN pour faire ressortir les enjeux liés à son opérationnalité, à partir d’une veille documentaire et une série d’entretiens auprès d’experts. Une première restitution de cette analyse aura lieu à la GPH Academy (réseau CDC Habitat) le 21 octobre 2022.
- Enfin, l’enquête repose également sur un troisième volet : une approche prospective qui s’appuie sur la méthode de « scénario extrême » (utopiques ou dystopiques) pour élaborer et analyser des pistes et stratégies d’actions.
La méthodologie « scénario extrême » est un outil créatif de prospective pour travailler sur des enjeux nouveaux sur lesquels il existe de grandes incertitudes. La méthode s’appuie sur la construction de scénario en poussant des pistes de solutions à « l’extrême » de manière caricaturale et sans se préoccuper dans un premier temps de leur crédibilité. Les scénarios peuvent ainsi être utopiques ou dystopiques. Les scénarios sont ensuite retravaillés de manière à les rendre crédibles et cohérents. Ils permettent ainsi de faire émerger les enjeux économiques et organisationnels de la densification résidentielle en Grande Couronne à l’heure du ZAN.
Ce volet prospectif s’inscrit dans une démarche de recherche collaborative avec les partenaires de la Chaire et les étudiant.es de l’EUP. Les scénarios ont été élaborés et développés avec les étudiant.es de l’EUP dans le cadre de la semaine d’activités communes qui a eu lieu fin septembre 2022. Ces scénarios seront ensuite mis en discussion, amendés et approfondis avec les partenaires de la Chaire à l’occasion d’une série de « Séminaires acteurs-chercheurs » durant le dernier trimestre 2022.
Une première restitution du programme de recherche prendra la forme d’une série d’épisodes du podcast « Interfaces » co-produit par la Chaire Aménager le Grand Paris et le programme de recherche E-city, qui sortira au premier trimestre 2022.
Aurélie LANDON a été recrutée par la Chaire pour travailler sur les modalités et modèles économiques de la densification de l’habitat en Grande couronne. Elle intègre le programme de recherche sur le logement et l’aménagement métropolitains, sous la direction de Jean-Claude Driant (Lab’Urba / Ecole d’Urbanisme de Paris) et Claire Carriou (Lab’Urba / Ecole d’Urbanisme de Paris).
La densification du logement en deuxième couronne, tant dans le secteur diffus que dans les opérations d’urbanisme et les projets dits « XXL »
Le séminaire sur la diversification de l’offre de logement dans les quartiers prioritaires de renouvellement urbain a été organisée le 17 mai 2021, en ligne.
Depuis son origine, la politique de rénovation urbaine a comporté, dans son objectif de transformation des quartiers traités et de conquête d’une nouvelle attractivité résidentielle, une exigence de « diversification de l’offre de logement » passant par la production, dans ces quartiers, de logements privé en accession à la propriété ou avec des loyers libres ou intermédiaires. Cette exigence est encore renforcée pour le deuxième programme de renouvellement urbain. Qu’en est-il à ce jour dans le Grand Paris ? Le séminaire a suivi les axes :
1. Quel bilan de la diversification de l’offre à l’issue de la première vague de rénovation urbaine ?
2. Y a-t’il une géographie privilégiée de cette diversification ?
3. Quelles sont les principales modalités de diversification ?
4. Quelles perspectives ce bilan permet-il de dessiner pour les projets de renouvellement urbain qui se lancent actuellement ?