Recherches étudiantes sur le Grand Paris

Concours de mémoires de Master 2 de la Chaire (2021-2022)

Consultez les résultats du quatrième concours de mémoires des étudiant.e.s de Master 2 de l’Ecole d’Urbanisme de Paris (promotion 2021-2022) !

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La Chaire a organisé au printemps 2023 son traditionnel concours visant à récompenser et à valoriser un mémoire rédigé par un.e étudiant.e inscrit.e en Master 2 à l’Ecole d’Urbanisme de Paris (EUP) au cours de l’année 2021/2022, et portant sur une thématique en lien avec la production urbaine dans le Grand Paris.

Pour cette quatrième édition, pas moins de 11 mémoires soutenus en septembre 2022 ont été reçus, un record depuis le lancement du concours ! Presque tous les parcours de spécialité de Master 2 de l’Ecole étaient représentés, ainsi qu’une grande diversité de thèmes.

Le jury regroupant deux enseignantes-chercheuses, Claire CARRIOU et Sonia GUELTON, et des professionnels expérimentés parmi les partenaires de la Chaire – Edouard ANCEL (SEGRO Logistics), Catherine BOILLOT (Banque des Territoires), Robin LURET-CAVADA (Société du Grand Paris), Loïc MADELINE (SOGEPROM) – a statué sur les mémoires selon leurs qualités en termes de problématisation, méthodologie, présentation… mais aussi au regard de leur capacité à alimenter l’analyse de la production urbaine dans le contexte du Grand Paris.

La remise du Prix a eu lieu le 14 avril 2023, en introduction de la cérémonie de remise des diplômes à la promotion, présidée par les co-présidents de l’École d’Urbanisme de Paris, Mme GUIGOU Brigitte, Chargée de mission formation recherche à l’Institut Paris Region et M. RAFATDJOU Makan, Architecte et Urbaniste.

C’est le travail de Clémentine ROUX-CLADEN sur La remunicipalisation de l’urbanisme qui remporte le Prix de la Chaire Aménager le Grand Paris, doté de 500 €. Ce travail questionne les mouvements institutionnels et les choix techniques entre le niveau municipal et intercommunal qui sont au cœur de la fabrique du Grand Paris, avec un phénomène de remunicipalisation de certaines directions d’urbanisme, qui semble aller à rebours de l’intégration intercommunale croissante de ces missions depuis les années 2000-2010.

Le jury a décerné aussi une mention spéciale au mémoire de Valérian JEUNEHOMME, intitulé Les chantiers, hauts lieux des mutations de l’urbain. Le mémoire traite d’un sujet très peu abordé en recherche, celui de l’impact des chantiers sur la ville et la vie des riverains. La présence d’un chantier dans un quartier est un moment fort d’interactions – plus ou moins conflictuelles – entre les parties prenantes du projet urbain. Ce travail identifie les stratégies d’articulation entre chantier et ville, allant de la communication riveraine à l’offre d’animation événementielle, en passant par les chantiers verts, lieux d’expérimentation technologiques.

Bravo pour ces travaux ! Forts du succès de ces quatre éditions du concours de mémoire étudiant de Master 1 et Master 2, la Chaire renouvellera l’expérience pour la promotion 2022-2023, dès l’automne 2023. Le règlement, les modalités et les documents du concours sont disponibles sur la page du prix des mémoires de la Chaire.

de g. à d. : Catherine Boillot, Clémentine Roux-Claden (1er Prix), Valentin Jeunehomme (Prix Spécial), Claire Carriou

Premier Prix : Clémentine ROUX-CLADEN, sur la remunicipalisation de l’urbanisme

Ce travail interroge notamment le phénomène de remunicipalisation de directions d’urbanisme, qui semble aller à rebours de l’intégration intercommunale croissante de ces missions, depuis les années 2000-2010. Ce phénomène est observé à partir du cas de Plaine Commune, pionnier et référence de l’intercommunalité dans le Grand Paris, avec la création de plusieurs directions municipales de l’urbanisme en 2021 dans des communes membres. Sur la base d’une enquête de terrain, le mémoire explore différentes explications : d’une part, le renouvellement du contexte politique local et l’effacementde l’unité politique historique, ainsi que par une division fonctionnelle forte entre les directions de l’intercommunalité, mettant en lumière le besoin d’une proximité avec le territoire communal et d’une coordination optimale entre les parties prenantes.

A l’heure d’une densification généralisée du Grand Paris, portée largement par la construction dans le secteur diffus et par de multiples opérations complexes, ces nouvelles directions municipales d’urbanisme visent un rôle d’ensemblier, de coordinateur, afin d’équilibrer l’aménagement des villes entre grandes opérations et interventions dans le diffus.

Le jury a estimé que le travail de Clémentine ROUX-CLADEN s’appuie sur une argumentation solide et aborde de façon très précise les enjeux qui se jouent sur Plaine Commune et révèle des dimensions parfois sous-évaluées et le défi permanent de la construction intercommunale. La clarté et les qualités d’écriture sont soulignées. Une clef de lecture plus politiste aurait utilement complété l’analyse des discours. Le jury s’interroge sur la spécificité du cas étudié, qu’il faudrait mettre en perspective d’autres situations intercommunales (Rennes, Lyon, Lille…)

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Mention spéciale : Valentin JEUNEHOMME, sur les chantiers du Grand Paris

Cette mention spéciale récompense le travail de ce mémoire qui traite d’un sujet très peu abordé dans le champ de la recherche et pourtant au cœur de l’actualité de la métropole qui se transforme. L’impact des chantiers sur la ville et la vie des riverains est pourtant un phénomène multifacettes, articulant des enjeux techniques, sociaux et politique.  La présence d’un chantier dans un quartier est en effet un moment fort d’interactions – plus ou moins conflictuelles – entre les parties prenantes du projet urbain. L’enquête de plusieurs typologies de chantiers en milieu urbain permet d’identifier différentes stratégies d’articulation entre chantier et ville, allant de la communication riveraine à l’offre d’animation événementielle, ou le lieu d’expérimentation technologiques de « chantiers verts ». Ces dispositifs révèlent le statut ambigu du chantier : une nuisance à invisibiliser ou un support promotionnel, un vecteur objectif d’amélioration du cadre de vie, mais aussi un lieu de désordres auquel prescrire un faisceau de contraintes…

Le jury a estimé que ce mémoire est bien mené, avec une manière très riche de construire le sujet et d’ouvrir des pistes. Il regrette toutefois l’absence d’analyses empiriques plus approfondies, et d’outils existants – notamment sur la programmation culturelle, et qui méritaient d’être valorisés. L’analyse ne répond pas complétement à ce qui est annoncé dans le plan mais a le mérite de contribuer à l’ouverture d’un champ prometteur de recherche : c’est l’objectif de la Chaire.

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